L’amour sait nager dans l’alcool.

Et parfois, parmi les effluves d’alcool, on trouve du très beau. Des mots prononcés comme ça, sans vraiment y réfléchir, on les pose sur le tas, et on les offre à un autre parce qu’on a envie de propager une certaine onde d’amour et de tendresse et de bienveillance dans une soirée qui bat son plein où les invités sont tous ivres de joie. 

Alors oui, parfois, au cours de cette soirée, on tombe sur une personne qui nous prendra entre quatre yeux pour nous dire des phrases qui nous donneront un sourire éternel et un bonheur intense.

– Vous savez, je suis contente, tellement contente pour vous deux. Parce que vous avez l’air heureux, parce que vous transpirez l’amour et la cohésion, parce que vous vous trouvez dans une osmose parfaite et rien ne semblerait pouvoir perturber cet ordre des choses. On vous voit rire, on vous voit échanger des baisers, des caresses, de regards, et ça comble le cœur. On vous voit ne faire qu’un, et ça comble les yeux de beauté. Que votre amour dure, que votre joie perdure, que vos deux cœurs puissent toujours se trouver dans les nuits sombres et que rien ne s’étiole avec le temps. Restez tel quel, ne changez rien, vous êtes beaux. Vous êtes amour.

Et quand tu entends ça, tu veux réagir comment toi ? Moi, à part me faire sourire à m’en décrocher la mâchoire, à part faire pétiller mon regard, à part faire vibrer les papillons dans mon ventre, je ne sais pas comment réagir à de telles paroles. Je ne sais pas recevoir la gentillesse et la bonté des autres, pour moi, l’autre est quelqu’un dont je dois me méfier, l’autre est quelqu’un dont je ne dois pas trop m’approcher de peur qu’il vienne chambouler mon monde, ma zone de confort, mon univers. Et là, j’ai laissé des gens y pénétrer, j’ai laissé des gens me montrer leur part de lumière et j’ai appris à trouver les gens beaux et bons.

Mais le mieux reste de se dire que l’alcool n’y a rien fait, l’alcool n’a aidé qu’à délier les langues pour faire sortir des paroles aussi douces que ce regard qu’il pose sur moi.

Alors, tard dans la nuit, ainsi que dans la fraîcheur de l’obscurité, on ne peut que boire ces mots, on ne peut qu’accepter une telle image extérieur de ce qui fait toute notre existence, on ne peut que se taire et attendre de pouvoir remercier la personne qui a su trouver les paroles justes concernant un amour fort et tendre.

J’en ai une boule dans la gorge. Parce que je ne suis pas le genre de personnes à aimer les soirées où le Monde est présent. Je ne suis pas du genre à aimer les personnes que je ne connais pas et qui me font peur. Et là, des individus effrayants et presque inconnus -parce qu’avec l’alcool, on se met à connaître tout l’univers- ont su apaiser mes angoisses et faire grandir mon envie de faire durer cette symbiose entre lui et moi.

Sincèrement, si vous le connaissiez, vous en tomberiez amoureux.

 C’est incroyable de se dire que sur cette planète, il y avait cette personne relativement toute proche de moi qui n’attendait que de trouver son autre moitié d’âme pour commencer à (s’)aimer. C’est incroyable de se dire que sur cette planète, il y avait cette personne qui me correspondait tant, et qui complétait mon être de la plus douce et belle des façons.

Je me remémore déjà cette soirée, en tentant de sortir lentement de mon état de cadavre, et je souris.

Je souris parce que je te vois, là, près de moi, les effets de la boisson dans le sang, les effets de la fumée dans la tête, et je ne peux que tomber une nouvelle fois amoureuse de toi.

Je te découvre sous une autre facette, je t’apprends encore une fois, et tu me plais toujours autant, si ce n’est pas plus. Et c’est ce qui est magnifique. Te (re)découvrir chaque jour, apprendre à te connaître chaque nuit, tomber en amour avec toi comme la première fois et ce à chaque seconde.

Tu es mon bonheur, tu es mon tout, tu es un filtre qui me fait voir la vie différemment, tu es une lumière qui me guide dans ce monde qui m’a tant déçu et j’apprends à l’apprécier à nouveau, j’apprends à l’apprivoiser une deuxième fois pour mieux avancer avec lui à l’avenir.

Tu es un astre.

Je ne veux jamais être séparée de toi. Je veux toujours pouvoir te protéger de ce que je connais et de ce que je ne veux pas que tu expérimentes. Je veux toujours soigner ton petit cœur pour qu’il batte toujours un peu plus fort. Je veux t’aimer jusqu’à la fin de mes jours, et même après. Je veux faire de toi ce que j’ai toujours rêvé en dévorant mes livres d’amour. Je veux te vivre. Je veux te soutenir. Et ce à l’infini +1.

Cette nuit, j’ai appris que j’étais capable d’évoluer en société, dans un contexte particulier, avec un certain nombre d’individus que je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam. Et j’en suis ressortie plus vivante. Plus forte. Plus sûre. Plus sereine aussi. Je sais que tant que tu es là, je suis capable de l’impossible. Tant que tu es là, je n’ai peur de rien. Tant que tu es là.

Ah l’alcool… L’alcool et ses paroles qu’il dévoile au fil du temps. L’alcool et la joie qu’il propage. L’alcool et l’honnêteté qu’il fait ressortir chez autrui.

Je me sens comme une ado de quinze ans revenant de sa première soirée. Je me sens légère. Je me sens capable d’affronter la Vie. Je me sens capable de rire. Je me sens capable d’exister sans craindre d’entendre quelqu’un me dire que je n’ai pas ma place ici. Parce que ma place, je l’ai trouvé auprès de toi. Et je ne la changerais pour rien au monde.

A notre amour.

A nous.

 

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